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Le changement est assimilé au deuil

Face aux bouleversements de la vie, qu’ils soient personnels ou professionnels, l’humain passe par une série de réactions émotionnelles et comportementales. Elizabeth Kübler-Ross, dans sa théorie sur les phases du deuil, a mis en lumière un processus qui peut être transposé à la façon dont nous réagissons aux changements.

Les phases de deuil dans le changement

Les étapes décrites par Kübler-Ross ressemblent étroitement aux phases que nous traversons lors de la confrontation à un changement majeur. Nous pourrions parler du deuil du changement.

  1. Sidération : La première réaction face à un changement soudain est souvent la sidération. C’est un choc initial, une onde qui paralyse. Comme face à une nouvelle inattendue, l’individu se trouve dans un état d’incrédulité, où il peut être difficile de traiter l’information ou même de réagir. La sidération est cette pause, ce moment de suspension, avant que la réalité ne s’installe.
  2. Déni : Une fois le choc passé, la phase de déni entre en scène. L’individu peut refuser d’accepter la réalité du changement. « Cela ne peut pas m’arriver à moi », « Il doit y avoir une erreur », sont des pensées communes durant cette étape. C’est une tentative, souvent inconsciente, de se protéger d’une réalité dérangeante.
  3. Colère : La réalité commence à s’installer, mais elle n’est pas la bienvenue. La colère émerge. Pourquoi moi ? Pourquoi cela arrive-t-il maintenant ? Cette frustration peut être dirigée vers soi, vers d’autres ou même vers la situation elle-même. C’est un cri d’injustice face à une réalité qui semble souvent insurmontable.
  4. Marchandage : L’espoir entre alors en jeu. L’individu tente de négocier, que ce soit avec lui-même, avec d’autres ou avec l’univers. « Si je fais ceci, peut-être que cela ne se produira pas », « Si je change cela, peut-être que les choses reviendront à la normale ». C’est une tentative de retrouver un semblant de contrôle sur une situation qui semble échapper à tout contrôle.
  5. Dépressurisation : Lorsque la réalité devient trop lourde à porter, une phase de dépressurisation survient. Ce n’est pas une dépression au sens clinique du terme, mais une période de tristesse, de réflexion, où l’individu prend conscience de l’ampleur du changement et ressent une baisse de tension et d’énergie.
  6. Acceptation : Avec le temps, l’acceptation commence à poindre. C’est une prise de conscience que le changement est là pour rester. Ce n’est pas nécessairement un embrassement joyeux de la nouvelle réalité, mais une reconnaissance que cette réalité est là et qu’il faut faire avec.
  7. Implication : Enfin, l’individu se sent prêt à agir, à s’engager. Il ne s’agit plus seulement d’accepter la nouvelle réalité, mais de s’y impliquer activement, de trouver sa place et de contribuer à cette nouvelle dynamique.

Chaque individu est unique, et si ces phases sont communes, le rythme auquel elles sont vécues diffère d’une personne à l’autre. Certaines personnes peuvent passer rapidement par une phase, tandis que d’autres peuvent s’y attarder. Certains peuvent même faire des allers-retours entre différentes étapes avant d’atteindre une implication pleine et entière.

Il est essentiel de comprendre ces phases, non seulement pour se connaître soi-même face au changement, mais aussi pour soutenir et comprendre les autres. Reconnaître ces étapes permet d’apporter le soutien adéquat, de faire preuve d’empathie et d’accompagner efficacement vers une transition réussie.

Le changement de paradigme

Un paradigme est un ensemble de croyances, de valeurs, de pratiques et d’assumptions acceptées et partagées par une communauté ou un groupe social. Ces croyances déterminent la manière dont les membres de cette communauté perçoivent, pensent, jugent et interagissent avec le monde qui les entoure.

En somme, un paradigme est comme une « lunette » à travers laquelle nous voyons le monde, influençant notre interprétation et notre réaction à notre environnement.

Lorsqu’un paradigme change ou est remplacé, cela provoque souvent un bouleversement dans la manière dont nous appréhendons et comprenons le monde. C’est ce qu’on appelle un « changement de paradigme ». Ce changement peut être provoqué par de nouvelles découvertes, technologies ou perspectives, qui remettent en question les croyances ou les méthodes établies.

En somme, dans le contexte du changement, un paradigme est le « modèle » ou le « cadre » à travers lequel nous voyons le monde. Et lorsque ce modèle est modifié ou défié, cela conduit à un réajustement majeur de notre compréhension et de nos comportements.

Résistance au Changement : Comprendre les Causes Profondes et les Facteurs de Motivation

Chaque entreprise, au fil du temps, connaîtra des phases de transformation, que ce soit à cause des évolutions technologiques, des impératifs du marché ou des mutations internes. Cependant, toute forme de changement suscite souvent des résistances, et pour les surmonter, il est crucial de comprendre leurs origines ainsi que les facteurs de motivation des individus.

Causes de la Résistance au Changement

  1. Perte d’identité d’entreprise ou de métier : L’entreprise ou le métier qu’un individu a connu pendant des années lui confère une certaine identité, un sentiment d’appartenance. Modifier cette structure ou cette dynamique peut sembler menacer cette identité. Les employés peuvent ressentir que l’essence même de ce qu’ils ont toujours connu et chéri est en train de disparaître, ce qui peut engendrer une forte réticence face aux nouvelles directives.
  2. Perte de pouvoir de faire ou de faire faire : Le changement peut souvent être perçu comme une menace pour les positions d’autorité ou de responsabilité. Si les employés estiment que leurs prérogatives seront réduites, ou que leur capacité à déléguer sera compromise, cela peut engendrer des inquiétudes et une opposition aux nouvelles orientations.
  3. Perte des compétences : La crainte d’être rendu obsolète est puissante. Avec l’introduction de nouveaux outils ou méthodes, les employés peuvent craindre que leurs compétences actuelles ne soient plus pertinentes. La peur de devoir réapprendre ou de ne pas être à la hauteur des nouvelles exigences peut être un obstacle majeur à l’acceptation du changement.

Facteurs de Motivation

Pour contrer la résistance et encourager l’adoption du changement, il est essentiel de comprendre les moteurs qui peuvent motiver les individus :

  1. Pouvoir : Les employés sont souvent motivés par la possibilité d’accéder à des positions d’influence ou de prendre des décisions. Assurez-vous que le changement offre des opportunités pour ceux qui recherchent une plus grande responsabilité.
  2. Innovation : Beaucoup sont enthousiasmés par la nouveauté et la perspective d’explorer de nouvelles façons de faire. Mettez en avant les aspects innovants du changement pour captiver ce groupe.
  3. Confort : Certains employés cherchent la facilité et le confort. Si le changement peut simplifier leur travail ou améliorer leur environnement, cela peut être un argument convaincant.
  4. Argent : La récompense financière demeure une motivation puissante. Les bonus, les augmentations ou les autres avantages financiers peuvent aider à encourager l’adoption du changement.
  5. Sécurité : La stabilité et la sécurité sont fondamentales pour de nombreuses personnes. Assurez-vous que le changement n’entraîne pas d’insécurité inutile et communiquez sur les aspects qui renforcent la stabilité à long terme.
  6. Sympathie : L’envie d’aider et de travailler en harmonie avec les collègues peut être un levier. Si le changement est présenté comme bénéfique pour l’ensemble de l’équipe, cela peut motiver ceux qui valorisent les relations interpersonnelles.
  7. Orgueil : La fierté professionnelle et le désir de réussite sont des facteurs importants. Souligner comment le changement peut conduire à une meilleure reconnaissance et à des accomplissements peut persuader ce groupe.

En conclusion, pour réussir une transformation, les dirigeants doivent prendre en compte à la fois les sources de résistance et les motivations intrinsèques de leurs équipes. En adressant ces éléments avec empathie et stratégie, ils peuvent naviguer plus efficacement à travers les eaux parfois tumultueuses du changement.

La cartographie des acteurs du changement

La cartographie des acteurs du changement est une démarche stratégique visant à identifier et analyser les différents individus ou groupes d’individus impactés par un changement, afin de comprendre leurs attitudes, leurs intérêts, leurs enjeux et leur influence par rapport à ce changement. Cette analyse est essentielle pour mettre en place des actions ciblées, mobiliser les bonnes ressources et anticiper les résistances potentielles. Voici les étapes clés de cette cartographie :

  1. Identification des acteurs : Qui sont les personnes ou les groupes concernés par le changement ? Cela peut inclure des employés, des managers, des partenaires, des clients ou d’autres parties prenantes.
  2. Évaluation de leur niveau d’impact : À quel point chaque acteur est-il impacté par le changement ? Certains pourraient être directement concernés, tandis que d’autres pourraient l’être de manière plus périphérique.
  3. Analyse de leur position vis-à-vis du changement : Sont-ils favorables, neutres ou réticents à l’égard du changement proposé ? Cela permet d’anticiper les éventuelles sources de soutien ou de résistance.
  4. Évaluation de leur niveau d’influence : Quel est le pouvoir de chaque acteur sur le changement ? Certains acteurs, en raison de leur statut, de leur expertise ou de leur réseau, peuvent avoir une influence significative sur la réussite du changement.
  5. Identification des enjeux pour chaque acteur : Qu’est-ce qui est important pour eux ? Quels sont leurs besoins, leurs préoccupations et leurs aspirations en lien avec le changement ?
  6. Définition des stratégies de communication et d’engagement : Sur la base des informations précédentes, comment allez-vous communiquer avec chaque acteur ? Quels messages seront les plus efficaces ? Comment pouvez-vous les mobiliser ou atténuer leurs résistances ?

Une fois cette cartographie réalisée, elle peut être représentée visuellement, souvent sous forme de matrice. Une matrice courante est celle de l’impact versus l’influence : elle permet de positionner chaque acteur en fonction de son degré d’impact par rapport au changement et de son niveau d’influence. Cela donne une vue d’ensemble des acteurs clés à prioriser et des stratégies à adopter.

La cartographie des acteurs est un outil essentiel pour toute démarche de changement, car elle permet d’adopter une approche ciblée et stratégique, en prenant en compte la complexité et la diversité des acteurs impliqués.